Sismothérapie

Qu’est-ce que la sismothérapie ?

La sismothérapie, encore appelée électroconvulsivothérapie (ECT), est une stimulation électrique du cerveau sous anesthésie générale.

Un courant électrique est envoyé au cerveau grâce à des électrodes placées au niveau de la tête. Ce courant électrique produit une crise convulsive de courte durée.

Le mécanisme d’action de la sismothérapie n’est pas complétement compris et fait toujours l’objet de recherche scientifique. Elle agirait entre autre sur la libération de neuromédiateurs  dans le cerveau mais l’hypothèse la plus intéressante pour expliquer son efficacité est la théorie « anti-convulsivante ».  

La décision de recourir à un traitement par sismothérapie est médicale. Elle repose sur l’appréciation des avantages et des inconvénients de la sismothérapie par rapport aux autres thérapeutiques au regard de la pathologie du patient, des indications, contre-indications et échecs des autres traitements disponibles.

L’information et le recueil du consentement du patient sont obligatoires.

Quelles sont les indications de la sismothérapie ?

Les résultats d’études cliniques ont montré que la sismothérapie avait des effets thérapeutiques importants dans :

  • le traitement de la dépression majeure, 
  • le traitement des phases maniaques de troubles bipolaire,
  • le traitement de la schizophrénie résistante.

Quels sont les effets indésirables de la sismothérapie ?

Les accidents et les complications médicales (lésions dentaires, neurologiques et traumatiques) liées à la sismothérapie sont très rares.

Il existe de faible risque en lien avec l’anesthésie générale mais ils sont comparables à ceux connus pour une intervention chirurgicale mineure.

La consultation pré-anesthésique a pour but de limiter ces risques.

La sismothérapie est contre-indiquée en cas d’hypertension intracrânienne.

Il est fréquent que le patient soit confus et désorienté au réveil : ceci est dû à la fois à l’anesthésie et à la sismothérapie. Habituellement, cette confusion disparaît rapidement.

Chez certains patients, les séances de sismothérapie provoquent des maux de tête, des courbatures ou des nausées. La plupart du temps, ces effets disparaissent dans la journée.

Des troubles de la mémoire peuvent être observés. Ces troubles concernent la mémoire des évènements récents et parfois la mémoire des évènements du passé : dates, noms, adresses ou numéros de téléphone. La plupart du temps, ces troubles disparaissent après quelques jours ou quelques semaines. Exceptionnellement, ils peuvent persister plusieurs mois.

Ces troubles de mémoire sont liés au nombre de séances, au positionnement des électrodes de stimulation et à certains troubles mentaux eux-mêmes.

Comment se passe une séance de sismothérapie ?

Avant de débuter la sismothérapie, une consultation anesthésique et des examens biologiques sont réalisés.

Après l’accord de l’anesthésiste, la sismothérapie peut être programmée.

Les séances ont lieu en général le matin, à raison de 2 à 3 séances par semaine. Le nombre de séances nécessaires pour obtenir une amélioration clinique peut varier d’un patient à l’autre en raison de la sévérité de la maladie.  

Avant la séance

Certains médicaments pourront être suspendus avant les séances de sismothérapie comme les anxiolytiques, les anti-épileptiques, les antidiabétiques et les anti-coagulants.

Il est nécessaire être à jeun avant une séance de sismothérapie.

La séance 

La séance se déroule en présence d’un médecin anesthésiste, d’un médecin psychiatre et d’un(e) infirmier(ière).

A chaque séance, le patient est anesthésié : il s’agit d’une anesthésie générale de quelques minutes. L’anesthésiste injecte aussi en même temps un médicament visant à relâcher les muscles. Le patient recevra de l’oxygène jusqu’à son réveil.

Au cours de la séance, aucune douleur n’est ressentie. Le patient ne sent pas l’administration du courant.

Plusieurs appareils de surveillance sont utilisés pour :

  • enregistrer l’activité électrique du cerveau : électroencéphalogramme,
  • mesurer l’activité électrique du cœur : électrocardiogramme,
  • mesurer la tension artérielle.

Après la séance 

Le patient est ensuite transféré en salle de réveil pour une surveillance rapprochée.

La sortie est possible seulement avec l’accord du médecin anesthésiste.

A la sortie, le patient doit être accompagné puis surveillé pour une tierce personne jusqu’à la nuit suivante.

La conduite automobile est interdite jusqu’au lendemain.